Aiki de père en fils

aiki père filsCette image du fondateur de l’aïkido corrigeant la position de son fils m’a interpellé. J’y retrouve les sensations, les souvenirs de mon père me guidant dans mon apprentissage de l’aïkido. Regard sévère et guidant du père, attitude fière du fils qui veut montrer à son père qu’il sait, qu’il peut, ou du moins qui essaie de s’en convaincre.

Le 7 janvier, cela faisait treize années qu’il nous avait quitté et comme c’était un mardi, j’ai dirigé le cours au Kimochi plein de sa présence.

Je n’ai pas de souvenir de moments ponctuels, rien qu’une sensation d’un nombre infinis de leçons, de corrections, d’apprentissages qui m’ont installé de manière durable dans la voie de l’aïkido.

Lorsque je vois cette photo, j’y retrouve des similitudes. Mélange d’attention, de rigueur, d’autorité et d’infini plaisir que procure la transmission de père en fils. Je l’ai connu dans la position du fils et puis dans le rôle de père avec mes deux garçons. Et cette expérience se transcende en tant que dojo-cho avec les élèves. Et sans doute peut-être plus encore en tant que dojo cho (responsable de dojo) que sensei. Le cumul des rôles rend difficile la distinction mais j’ai pour le moment la sensation que le dojo est le vecteur de la transmission. Plus que le sensei dont le rôle peut être ramené à celui de professeur.

C’est un peu comme si le dojo portait le message. Il a acquis avec le temps une sorte d’identité propre et est devenu le gardien d’une vision, d’une manière de faire, d’une culture. J’ai déjà eu l’occasion d’enseigner à titre temporaire dans d’autres dojos et de m’y sentir étranger, ou alors ambassadeur du Kimochi, là où j’ai déposé il y a plus de quinze ans un projet.

Le dojo crée quelque chose que l’on pourrait assimiler à une famille, un foyer. Les élèves endossant le rôle de fils et de filles et moi, en tant que dojo cho, celui du pater familias. L’image est sans doute un peu forte mais elle révèle l’infinie différence entre le rôle de professeur et celui de dojo cho et sensei. Il y a une forme de regard, de responsabilité, de guidance bienveillante qui le distingue nettement du rôle de professeur/formateur et qui fait toute la différence entre un club et un dojo.

On peut être sensei dans un club ou sensei dans un dojo, le Kimochi est un dojo.

Et lorsque je fais le salut rituel face au kamiza et au portrait de Morihei Ueshiba, le grand-père comme nous l’appelons affecteusement, il y a, comme chaque fois, entre le cadre et moi cette présence de celui qui m’a donné le jour et a eu cette si belle intuition de m’emmener un soir de septembre 1972 sur ce tapis que l’on recouvrait d’une grande bâche blanche pour me guider dans mon premier tai sabaki.

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