Elle s’empare du sabre de bois dans la housse bleue et en évalue le poids et la longueur.
Il regarde l’arme et les images du film des sept samouraïs lui reviennent à l’esprit
L’adolescent sourit en s’emparant du bokken et se projette déjà en guerrier triomphant.
La pratique au Kimochi dojo, hier soir, a commencé par donner sens à ce bout de bois. Comment le tenir, ce qu’il représente et surtout ce qu’il peut apporter dans la pratique de l’aïkido, même pour les débutants.
Découvrir la structuration de l’espace corporel et de l’espace environnant par le simple fait de tenir le bokken de manière centrée et en esquissant déjà quelques frappes verticales appelées.
Déjà, les mouvements du sabre de bois dessinent une danse, un ballet. Les gestes tracent des cercles, des spirales et des coupes droites. Le bokken se fait pinceau d’une calligraphie imaginaire et place le pratiquant au centre de l’oeuvre.
Le travail cède ensuite la place à la pratique à deux. Vient alors la découverte des appréhensions, la peur de faire mal, la peur d’avoir mal. Les gestes, dictés par le mental qui s’affaire à mémoriser puis répéter les mouvements, sont maladroits, hachés.
Puis le mental cède le relais au corps. Le geste a creusé son sillon dans les muscles et le pratiquant voit son action se délier à mesure qu’il se libère de l’emprise du mental.
L’aïkidoka débutant peut alors explorer son expérience, ses craintes, sa voix intérieure qui le juge lorsqu’il hésite. La vraie pratique a commencé.
Hier soir, au Kimochi, nous avons vécu une belle aventure. Le bokken en a dessiné les contours